Les directives de santé publique contradictoires découragent les fumeurs de passer à la vape


 

La vape est de plus en plus considérée, à tort, comme étant plus nocive que le tabac fumé. En cause, les informations contradictoires véhiculées dans les médias et par certains organismes de santé publique. Des chercheurs des universités de Bristol et de Bath, en Angleterre, on cherché à déterminer la perception de la cigarette électronique auprès d’un panel de fumeurs ne vapotant pas et de vapoteurs quotidiens britanniques. Selon les informations que l’on apportaient aux sujets, la perception des soi-disant « méfaits » de la vape changeait significativement. Traduction de cette étude ici.


Introduction

En Grande-Bretagne, seuls 38% des fumeurs pensent que la vape est moins nocive que la cigarette. Les croyances selon lesquelles la vape est autant ou plus nocive que le tabac fumé est en augmentation. Pour les autorités de santé anglaises, cette mauvaise perception est un obstacle dans la lutte contre le tabagisme. Selon les chercheurs, les causes pourraient provenir du flot d’informations contradictoires parvenant au public. Nous le savons, nos voisins d’outre-Manche ont un avis favorable au vapotage tandis que l’OMS, par exemple, prétend l’inverse. Les experts de santé publique anglais s’opposent vivement aux conclusions de l’OMS en estimant que l’OMS ignore le potentiel de la vape en tant qu’aide au sevrage et perpétue ainsi la prévalence tabagique dans le monde.

Méthode

Dans cette études, les participants ont été répartis au hasard dans 4 groupes, chacun recevant des informations orientées différemment :

  • une déclaration cohérente de réduction des risques émanant de deux organismes de santé publique différents (Réduction des risques)
  • une déclaration négative cohérente sur les méfaits de l’e-cigarette émanant de deux organismes de santé publique différents (Négatif)
  • une déclaration de réduction des risques émanant d’un organisme de santé publique et une déclaration négative émanant d’un autre (Conflit)
  • une déclaration sur les risques du tabagisme suivie d’une déclaration de réduction des risques émanant d’un organisme de santé publique et d’une déclaration négative émanant d’un autre (Risque du tabagisme + Conflit).

Les participants ont répondu, par la suite, à un certain nombre de questions à propos de leur perception des méfaits de la vape selon les conditions citées ci-dessus.

Résultats

Logiquement, la condition « négative » engendre la plus mauvaise perception du vapotage. A l’inverse, la condition « réduction des risques » montrait une perception des méfaits bien plus faible. Ce qui intéressait les chercheurs, c’était les deux autres conditions. L’étude a démontré que les conditions « conflit » et « risques du tabagisme + conflit » provoquaient une bien plus mauvaise perception de la vape que la condition « réduction des risques ».

Conclusion

Les résultats de cette étude démontrent qu’une brève exposition aux informations contradictoires ou négatives apportées aux fumeurs non-vapoteurs et aux vapoteurs exclusifs augmentent la mauvaise perception des risques de la cigarette électronique. Au final, on constate empiriquement un lien entre la prévalence et le flot incessant d’informations contradictoires provenant des médias. Ceci est très problématique pour les autorités de santé anglaise et selon le plan qu’elles se sont fixé d’ici à 2030.

D’une façon générale, les fumeurs sont plus sensibles que les vapoteurs aux informations négatives sur la vape. Mais ce que montre l’étude, c’est que les fumeurs et vapoteurs ont réagi sensiblement de la même façon aux informations négatives et/ou contradictoires. Cela suggère donc que les informations contradictoires ont un impact négatif sur ceux qui ont l’expérience du vapotage. De la même façon, cela aurait donc un impact tout aussi négatif sur les usagers double ; les maintenant ainsi dans le « vapofumage ».

Tout ceci a des conséquences plus que néfastes sur les politiques de santé publique et pas seulement au Royaume-Uni. C’est pourquoi les chercheurs anglais suggèrent que les autorités de santé publiques nationales, favorables au passage à la vape, contrent systématiquement les informations négatives non-pertinentes. Le tout en s’appuyant sur le consensus scientifique bien sûr. On pense, bien évidemment, à l’OMS dont les positions sont idéologiques et non scientifiques. Comme d’habitude, la France ne tranche toujours pas et se maintient dans le sillage de la Commission Européenne, elle-même dans celui de l’OMS.

Au final, il est fortement conseillé d’exercer son esprit critique dans tous les cas et d’aller à la source. C’est moins confortable, certes. C’est long, certes. Mais c’est le seul moyen de rester au plus près de la vérité.

Source : The effect of conflicting public health guidance on smokers’ and vapers’ e-cigarette harm perceptions