La vape occultée pendant le Mois Sans Tabac


 

Peut-être l’avez-vous remarqué : la vape est passée sous les radars durant le Mois Sans Tabac. Comment se fait-il que le moyen de réduction des risques le plus populaire (et le plus efficace) fut à ce point occulté durant ce mois emblématique de la lutte contre le tabagisme ? Nous le savons à La Vape Du Cœur, le vapotage était bien accueilli lors du Moi(s) Sans Tabac et ce, depuis sa création en 2016. C’est d’ailleurs à partir de cet évènement que notre association a décollé dans le monde de la réduction des risques du tabac. Que s’est-il passé en 2022 ? Il y a sans doute plusieurs explications, mais une seule arrive dans les esprits.


Les taux d’abandon impliquant l’utilisation d’un produit de vapotage étaient plus élevés que toute autre méthode dans toutes les régions d’Angleterre. Ils allaient de 49 % dans le Sud-Ouest à 78 % dans le Yorkshire et le Humber.

Rapport du PHE britannique 2021

Sevrage et vapotage

La vape est le meilleur moyen de sevrage tabagique à ce jour. Ce n’est pas nous qui le disons mais plusieurs études très sérieuses. On pourra citer le rapport du PHE (Public Health England) de 2021 ou bien une récente étude allemande sur le sujet. Le fumeur a deux fois plus de chances, en moyenne, de cesser son tabagisme avec le vapotage.

Le vapotage est étudié sous toutes les coutures de par le monde. Il est même bien plus scruté que le tabac lui-même. Évidemment, la vape est un produit de consommation courante et non un médicament soumis aux AMM de l’industrie pharmaceutique. Pour autant, est-elle moins efficace que les traitements habituels ? La réponse est non, et les preuves sont là.

L’ombre du HCSP

Nous l’avons relaté ici dans un récent article, le Haut Conseil de la Santé Publique a changé son fusil d’épaule, début 2022, pour son dernier rapport concernant le vapotage. Alors que le HCSP recommandait le vapotage comme aide au sevrage tabagique en 2016, voici qu’il change d’avis en 2022. Que s’est-il passé entre temps ? Difficile de ne pas y voir les conséquences des errements suspects de l’OMS à ce propos. Errements dont nous avons parlé avec la lettre ouverte de cent experts adressée à l’OMS ainsi que l’intervention de Robert Beaglehole lors du E-Cigarette Summit de 2021. Ce n’est un secret pour personne désormais, l’OMS fait l’objet d’un puissant lobbying de la part de la fondation Bloomberg Philantropies, une ONG dont le fondateur, Michael Bloomberg, est un farouche opposant au vapotage.

On ne peut que déplorer ce revirement du HCSP relayé officiellement sur le site du ministère de la santé. Tout cela ne peut que retomber en pluie fine sur la lutte contre le tabagisme.

La vape et le public

Toute cette cacophonie n’aide pas le public à se faire un avis éclairé. Les médias, ne cherchant pas plus loin que des titres racoleurs, assènent le coup fatal en distillant la peur aux fumeurs qui auraient tout intérêt à tenter l’aventure du vapotage. De fait, on ne peut que constater la mauvaise image de la vape auprès du grand public, comme en témoigne le sondage commandé par SOVAPE le 10 octobre dernier.

Aujourd’hui, 8 français sur 10 ne savent pas que vapoter est moins dangereux que fumer et la part de ceux qui pensent que c’est le cas diminue chaque année. 6 français sur 10 pensent même que c’est aussi dangereux que de fumer. Et nous avons même 8 français sur 10 qui pensent que la nicotine est cancérigène.

On le voit, la désinformation bat son plein. Ce constat est alarmant car le tabagisme tue encore 75000 français par an.

Tabac Info Service

L’opération Mois Sans Tabac a été lancée à l’initiative de Santé publique France et du ministère de la Santé, en partenariat avec l’Assurance Maladie. Tabac Info Service est un organisme d’état qui gère, entre autres, le Moi(s) Sans Tabac. Si l’on va faire un tour sur le site de TIS-Moi(s) Sans Tabac, on peut constater que pas un mot n’est accordé à la vape cette année. Enfin si, juste un petit sur le témoignage d’un ex-fumeur qui parle de la vape comme une solution de dernier recours, « au pire ». Pourtant, il existe toujours une section sur le sujet sur le site de TIS. Cela dit, cette section précise que les e-cigarettes sont « supposément » moins dangereuses que le tabac. Nous savons tous que la vape est au minimum 95% moins dangereuse que la cigarette. Pourquoi ne pas le préciser et le mettre en avant ?

Conclusion

En tout état de cause, les campagnes médiatiques du Moi(s) Sans Tabac n’ont jamais fait mention de la vape cette année et, globalement, on a pu constater qu’elle n’était pas recommandée, selon le rapport du HCSP. En Angleterre ou en Nouvelle-Zélande, par exemple, c’est tout l’inverse. La vape est traitée au même niveau que les autres substituts et largement recommandée dans le sevrage tabagique.

L’influence de l’OMS se propage, malheureusement, à beaucoup d’instances de santé publique à travers le monde. Étrangement, on retrouve les éléments de langage de l’OMS à la Commission Européenne avec son rapport SCHEER, puis au HCSP en France. On pourrait également parler du plan BECA européen (plan anti-cancer) dans lequel on peut constater la même frilosité. Malgré les preuves apportées par la science, il subsiste encore des croyances et idéologies erronées et, bien malheureusement, cela a un impact non négligeable dans le plan de lutte contre le tabagisme européen. Cependant, une voix discordante est arrivée récemment en Europe avec le dernier rapport du CSS belge qui prend le contrepied du HCSP. Tout n’est peut-être pas perdu et espérons que le prochain Moi(s) Sans Tabac soit un peu plus avenant envers le moyen de défume le plus efficace actuellement.