Comme vous le savez peut-être, cela fait une semaine que les polémiques vont bon train suite au rapport de l’OMS visant à proposer toutes ses recommandations concernant la lutte contre le tabagisme mondial.
Un rapport très (trop) prudent
Bien évidemment, l’OMS a inclus la vape dans ce rapport et le moins que l’on puisse dire, c’est que celle-ci n’est pas encore reconnue dans la liste des aides à la réduction des risques. La position de l’OMS est pour le moins dogmatique et ne semble absolument pas s’appuyer sur les preuves accumulées depuis 10 ans.
Le Royaume-Uni a pourtant largement démontré, via le PHE, que la vape a toute sa place dans l’arsenal des outils aidant à l’arrêt du tabac fumé.
Pour l’OMS, la vape est encore considérée comme un outil non fiable et n’ayant pas fait ses preuves dans le sevrage tabagique. De plus, l’organisation considère l’arrivée des géants du tabac dans le domaine comme une menace ; ceci pose un réel problème quant à la vision objective et pragmatique du sujet. De la même façon, l’OMS considère que la nicotine est toujours l’ennemi à abattre. La spectaculaire baisse du tabagismes aux USA, selon l’OMS, n’est évidemment pas imputable à l’augmentation des vapoteurs sur le territoire. Bien au contraire, l’OMS s’inquiète de cette augmentation sans mettre en regard la baisse de la prévalence dans la même période.
L’OMS recommande donc, à tous les législateurs, d’encadrer fermement le vapotage dans leurs pays ; au même niveau que le tabac. Ce rapport définit le vapotage comme étant une porte d’entrée possible vers une consommation à plus haut risque et estime que le vapotage peut miner les efforts de lutte contre le tabagisme. Pour l’OMS, aucune preuve scientifique concluante n’a été apportée dans l’apport de la vape dans cette lutte et que, par conséquent, les produits pharmaceutiques de substitution constituent la seule voie fiable actuellement pour arrêter de fumer.
La phrase de trop
Page 56, on peut lire cette phrase (traduite en français) :
« Bien que le niveau de risque spécifique associé aux ENDS n’ait pas encore été estimé de manière concluante, les ENDS sont indubitablement nocifs et devraient
donc être soumis à une réglementation. »
Pour information, les ENDS sont les : Electronic Nicotine Delivery Systems, dont les vaporisateurs personnels font partie.
Cette phrase a mis le feu aux poudres et l’AFP l’a reprise immédiatement, sortie de son contexte. Dans la foulée, tous les médias mainstream ont relayé cette information, sans lecture du fameux rapport et donc sans nuances.
Le Pr Dautzenberg, interrogé par nos partenaires de Oneshot TV, déplore le relai alarmiste le l’Agence France Presse visant à effrayer la population et pouvant la détourner du vaporisateur personnel.
Pour autant, si l’on ne se penche que sur cette phrase, on peut remarquer qu’elle dit tout et son contraire. En substance : il n’y aucune preuve du niveau de risque, mais c’est incontestablement nocif. Ceci va totalement à l’encontre de bon nombre d’études sérieuses déjà parues. A ce jour, aucun journaliste ni agence de presse n’a fait l’effort d’un travail critique de recherche.
D’autre part, ce rapport n’a pas été rédigé par l’OMS mais par un institut privé appelé Bloomberg Philanthropies, fondé par Michael Bloomberg, ancien maire de New-York, et travaillant avec l’OMS. M. Bloomberg est particulièrement engagé dans la santé publique américaine et notamment sur l’éradication du tabac fumé aux Etats-Unis.
Notre position
De notre côté, ce rapport nous attriste quelque peu. Depuis 5 ans, nous œuvrons à apporter un outil à moindre risques aux fumeurs en précarité. Les partenaires avec qui nous travaillons sont tous des professionnels de santé. Que ce soit dans les hôpitaux publics, les centres d’addictologie ou les associations, nous intervenons quasi quotidiennement afin d’apporter matériels, liquides et conseils aux patients en précarité. Aujourd’hui, nous avons une cinquantaine de partenaires avec qui nous partageons des ateliers d’aide à l’arrêt de la première cause de mortalité évitable dans le monde. Dans ce cadre, une ARS a débloqué des fonds pour l’achat de vaporisateurs personnels aux personnes en difficultés financières.
Conclusion
En conclusion, nous pensons que nous avons suffisamment de témoignages et de constats pour considérer que la vape aide à l’arrêt du tabac. Il y a également de nombreuses études et preuves prouvant le danger infiniment moindre du vaporisateur personnel face au tabac fumé. Le PHE britannique ne s’y est d’ailleurs pas trompé.
Le vaporisateur personnel fonctionne dans la mesure où les patients sont conseillés et suivis ; le dispositif étant plus complexe à utiliser que l’ingestion d’une pastille ou la pose d’un patch. C’est pourquoi notre expertise aide grandement à la maîtrise de l’outil avec les patients et le personnel médical. Les professionnels de santé et les associations nationales nous font confiance dans cette démarche et, malgré cette polémique, nous continuerons dans la voie que nous avons tracée avec tous nos partenaires.