Nicotine : perception erronée chez les médecins US


 

Molécule de nicotine

La perception de la nicotine est clairement erronée parmi la population. Ceci étant probablement dû à une désinformation et un amalgame sans fondement avec la combustion du tabac. Mais qu’en est-il du corps médical ?

Il semble bien que çe ne soit guère plus brillant. Des chercheurs américains ont voulu en savoir plus en menant une étude auprès d’environ mille professionnels de santé, répartis sur tout le pays. Il s’avère que les fausses croyances sont, en partie, corrélées à la façon dont  les questions sont formulées .

Mais pas que. Les perceptions erronées sont également fonction d’autres facteurs parmi les personnes sondées. Une traduction complète de l’article est disponible ici.

 

Introduction

Les effets de la nicotine sont très (trop) souvent confondus avec ceux des sous-produits de combustion du tabac. Ainsi, la nicotine est désespérément tenue responsable d’affections cancéreuses alors qu’il n’en est rien. L’association SOVAPE procède à un sondage, en France, tous les ans, permettant de connaître l’opinion des français vis à vis du vapotage. Le dernier (à paraître bientôt) montre que la nicotine est encore perçue comme cancérigène par 80% des français. Et ce pourcentage est désespérément égal, tous les ans. Dans l’étude présentée ici, non seulement la nicotine est aussi vue comme cancérigène par les médecins interrogés, mais elle serait aussi responsable des affections chroniques pulmonaires (BPCO, emphysèmes), mais aussi des maladies cardio-vasculaires. Bref, la nicotine, source de tous les maux du fumeur.

La réponse est dans la question

A la lumière de cette enquête, il s’avère que des biais de confirmation s’insinuent dans l’énoncé de la question. Selon comment elle est posée, les médecins peuvent répondre totalement à côté en acquiesçant une affirmation posée dans la question sans lire réellement le contenu de celle-ci. Ceci démontrant une sorte de « paresse intellectuelle » des praticiens interrogés. C’est pourquoi cette étude randomisée se propose de comprendre où se situe le problème. Pour ce faire, les chercheurs ont proposé deux séries de questions aux personnes sondées. La première série était celle issue de la précédente enquête sur le sujet. La seconde avec des questions reformulées. Ex :

Version 1 : « Veuillez indiquer dans quelle mesure vous êtes d’accord ou non avec le fait que la nicotine contribue directement au développement des problèmes de santé suivants en sélectionnant votre choix »

Version 2 : « Veuillez indiquer dans quelle mesure vous êtes d’accord ou non avec le fait que la nicotine à elle seule contribue directement au développement des problèmes de santé suivants en sélectionnant votre choix. »

Résultats

Cette étude démontre clairement une différence dans les réponses des personnes interrogées entre la version 1 et la version 2. Avec la version 2, un désaccord sur l’affirmation contenue dans la question est beaucoup plus fréquent qu’avec la version 1. Ceci montre donc que la façon dont on interroge les gens est importante dans le résultat du sondage. Cela dit, même en tenant compte des versions du questionnaire, il subsiste des croyances erronées par rapport à la nicotine selon le sexe et la spécialité des participants.

Conclusion

Ces croyances ont la vie dure. C’est pourquoi il apparaît, à la lumière de cette étude, qu’il existe un manque cruel d’information et de connaissances sur ce sujet, y compris au niveau du corps médical. Si on extrapole ce problème à la vape, on peut éventuellement faire un parallèle avec cette mauvaise perception vis à vis de celle-ci. Toujours dans le sondage à venir produit par SOVAPE, 77% des français pensent que vapoter est au moins aussi dangereux que fumer. La nicotine est toujours victime d’une perception erronée pour la population, mais aussi par les médecins ; ce qui est un comble. Bref; il reste encore beaucoup de chemin à faire…

 

Source : https://www.mdpi.com/1660-4601/18/14/7713