L’OMS contre-attaque : menaces sur le vapotage


 

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Il ne se passe pas six mois sans que la vape ne subisse une attaque en règle. C’est une habitude mais cette habitude devient lassante. Depuis le début de 2023, l’offensive anti-vape est particulièrement virulente. La France, l’UE et sa future TPV V3 et maintenant, c’est l’OMS qui en remet une couche. Si vous n’êtes pas au courant, l’OMS organise régulièrement des COP (Conference Of the Parties). Oui, comme pour le climat, mais en l’occurrence, il s’agit de la COP de la CCLAT (ou FCTC en anglais), c’est-à-dire la Convention Cadre de la Lutte Anti-Tabac. Ce n’est plus un secret pour personne, l’OMS est ouvertement anti-vape et ce, grâce à un lobbyisme acharné (et surtout très payant) de l’ONG Bloomberg Philantropies présidée par Michael Bloomberg, un pourfendeur de la vape bien connu et très (trop) influent. Cette ONG vient d’ailleurs d’injecter 420 millions de dollars dans la CCLAT1, faisant suite au milliard déjà investi depuis plusieurs années. Et comme le disait Gabin dans le Pacha : « quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute ». Et nous voilà donc avec une CCLAT gangrénée par une idéologie venue tout droit des USA (comme c’est étonnant !) dans laquelle la vape doit être fortement régulée à l’instar du tabac.


La COP10 arrive donc. Elle se déroulera en novembre 2023 au Panama. Cette COP réunit 191 pays dont 182 signataires de la convention, l’UE en faisant aussi partie. Et pour ne rien arranger, l’ordre du jour est dévoilé au dernier moment, ce qui prend de court tous ceux qui souhaiteraient réagir. Ces COP se révèlent particulièrement opaques2. Cependant, certains documents du secrétariat de la CCLAT permettent de voir à quelle sauce nous allons être mangés. Notamment grâce aux précédents documents de la COP et du huitième rapport du groupe d’étude de l’OMS sur la réglementation des produits du tabac (TobReg). Et vous allez le voir, il y a du lourd et l’avenir de la vape se présente assez sombrement.

Interdiction des systèmes ouverts

Le premier point qui fâche concerne l’interdiction des systèmes ouverts de vapotage. L’OMS recommanderait donc que les systèmes de vapotage soient totalement verrouillés. C’est-à-dire sans possibilité de changer de résistance ou de remplir son réservoir avec le e-liquide de son choix. Nous serions donc sur des cartouches scellées propriétaires au fabricant. Autant dire qu’il faudrait oublier le mot « reconstructible » même. Or, et chaque vapoteur le sait, choisir son e-liquide est un paramètre important. Pouvoir changer sa résistance et aussi important dans le sens ou cela permet d’éviter pas mal de déchets inutiles ainsi qu’une économie financière non-négligeable.

De plus, des dispositifs fermés favoriseraient les industries multinationales comme ceux du tabac et de la pharmacie outre le fait que le consommateur n’aurait plus aucun contrôle sur sa façon de vapoter.

Interdiction des arômes

La CCLAT s’attaque aussi aux arômes disponibles dans la vape. L’argument est de dire que les arômes sucrés, bonbons, fruités ou gourmands attirent les plus jeunes. Malgré le fait que plusieurs études ont déjà démontré que ce fameux effet passerelle est marginal3,4, l’OMS continue à marteler un danger pour les plus jeunes. D’autres études ont également démontré que, depuis l’arrivée de la vape dans le paysage, la prévalence tabagique est en diminution constante chez les jeunes5. Et donc, fort de ses certitudes, l’OMS recommandera la suppression de tous les arômes sauf le tabac. La vape fonctionne justement grâce à la diversité des arômes. Et beaucoup de vapoteurs, même débutants, n’ont pas envie de retrouver l’arôme de tabac. Il suffit de consulter les chiffres de ventes des e-liquides pour se rendre compte de l’inutilité de cette mesure.

Il y a des précédents, dans le monde, des conséquences de la suppression des arômes. On pourra citer le cas exemplaire de San Francisco6

Interdiction des sels de nicotine

Le rapport de la TobReg parle également des sels de nicotine en arguant que cela engendrerait une plus grande dépendance que la nicotine basique. Toutefois, l’OMS reconnait manquer de données sur ce sujet. Rappelons-le, si besoin en était, que la cinétique de la nicotine est strictement la même, qu’elle soit basique ou sous forme de sels. La seule différence réside dans le fait que les sels diminuent le hit en gorge. Ce qui est une excellente solution pour un fumeur débutant dont la gorge est très abîmée par les années de tabagisme.

Standardisation stricte de la délivrance de nicotine

Standardiser strictement la délivrance de nicotine veut dire retirer tout contrôle exercé de l’usager sur son sevrage. Et cette recommandation va de pair avec l’interdiction des systèmes ouverts. C’est totalement absurde. A partir de là, nous sommes donc sur des cartouches scellées équipées de résistances à une seule valeur, un flux d’air et une puissance non-réglables. Et cela va encore plus loin avec une durée de bouffée limitée ainsi qu’un délai minimum entre deux bouffées. Bref, on est typiquement dans un monde orwellien. La « dépendance » nicotinique et l’autotitration sont-elles donc des notions abstraites ?

Redéfinition de la notion de fumée

L’OMS voudrait redéfinir la notion de fumée en assimilant l’aérosol émis par la vape avec la véritable fumée de tabac. Dans son rapport COP9, la CCLAT déclare : « on peut qualifier de “fumée” les aérosols visibles qui sont le résultat en partie ou en totalité́ d’une réaction chimique d’origine thermique, même si la combustion ne fait pas partie du processus »7. C’est pourtant la grosse différence entre les deux qui fait de la vape un outil de réduction des risques 95% moins dangereux que le tabac. A partir de là, les médecins ne pourront plus considérer un vapoteur comme un ex-fumeur. De plus, déclarer cela auprès du grand public ne fera que renforcer la défiance et semer la confusion envers le vapotage d’une population déjà largement désinformée.

Taxes, interdiction dans les milieux « ouverts » et emballage neutre

La taxation des produits de la vape est sur le tapis depuis un moment déjà. Cela fait plusieurs années que la CCLAT de l’OMS encourage les états à taxer les produits de réduction des risques, en particulier sur la vape. Une surtaxation des produits de la vape aura très certainement des effets délétères particulièrement sur les populations les plus défavorisées.

La CCLAT souhaiterait également élargir les interdictions de vapoter au même titre que celles appliquées au tabac fumé. Ainsi, l’interdiction de vapoter devrait être étendue aux lieux ouverts comme les parcs.

Et dans la foulée, il serait souhaitable que les produits du vapotage soient présentés avec des emballages neutres, à l’instar du tabac fumé. Cette dernière mesure a démontré, par ailleurs, son inefficacité avec le tabac fumé.

Conclusion

Comme on le constate, la charge de l’OMS contre la vape, par sa CCLAT, est particulièrement violente. Ces recommandations, si elles étaient appliquées à large échelle, redéfiniraient totalement le vapotage tel qu’on le connaît. Au final, s’attaquer de la sorte au meilleur moyen d’arrêter de fumer actuellement, revient à favoriser le maintien des fumeurs dans leur addiction. Le tabac, est-il besoin de le rappeler, est la première cause de mortalité évitable dans le monde avec 8 millions de morts tous les ans (75000 rien qu’en France). Depuis longtemps, l’OMS et la CCLAT se trompent d’ennemi et fait, quelque part, le jeu des géants du tabac. L’OMS avait un boulevard pour faire diminuer le tabagisme à travers le monde. Au lieu de cela, ils scient la branche sur laquelle ils sont assis. Et ceci est très certainement lié aux financements de M. Bloomberg dont ont connait l’hostilité envers la vape. En tout état de cause, l’OMS et la CCLAT renient ouvertement la réduction des risques tabagiques et ces recommandations pourraient bien avoir un effet boomerang assez dévastateur en matière de réduction mondiale du tabagisme. En tout état de cause, beaucoup de gens se mobilisent pour empêcher la CCLAT de lancer ce projet à la prochaine COP10. Nous pensons que le monde médical devrait se mobiliser afin de convaincre les décideurs qu’une approche de réduction des risques est bien plus productive qu’un illusoire « monde sans fumée ».

Source : https://www.sovape.fr/oms-menaces-sur-le-vapotage/

1 – https://fr.vapingpost.com/bloomberg-420-millions-pour-continuer-de-lutter-contre-le-tabagisme-et-la-vape/

2 – https://www.sovape.fr/oms-vapotage-et-lutte-anti-tabac/

3 – https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2802772

4 – https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0376871620300181?via%3Dihub

5 – https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/add.15385

6 – https://jamanetwork.com/journals/jamapediatrics/fullarticle/2780248

7 – https://untobaccocontrol.org/downloads/cop9/main-documents/FCTC_COP9_10_FR.pdf