L’INCa, c’est l’Institut National du Cancer. L’INCa est une agence nationale sanitaire et scientifique dont l’activité consiste à coordonner les actions de lutte contre le cancer. Depuis 2015, l’INCa est devenu un acteur majeur dans le développement de la recherche concernant les conséquences du tabac sur les pathologies cancéreuses. Dans le cadre de la lutte contre le cancer à travers le plan BeCa européen, l’INCa organise un colloque à Paris, en décembre 2022. L’objectif est de statuer sur l’apport du vapotage dans la lutte contre les cancers dus à la combustion du tabac.
Une stratégie décennale
Le 23 septembre 2020, la Commission Européenne à lancé le BECA (Beating Cancer), le plan de lutte contre le cancer le plus ambitieux à l’échelle de l’Union Européenne. La consultation a duré 15 mois et le plan a été adopté le 16 février 2022. Le cancer est la deuxième cause de décès en Europe après les pathologies cardio-vasculaires. L’Union Européenne compte pour 10% de la population mondiale mais enregistre le triste score de 25% de tous les cancers dans le monde. L’accès à la prise en charge et aux soins au sein de l’Union est très inégale selon les régions et les pays. Il devenait urgent d’élaborer une stratégie à grande échelle de lutte contre la maladie. Le tabac combustible, premier facteur de risque de cancers, représente évidemment un axe important dans cette stratégie. Comme toujours, chaque état membre se doit de mettre en place un plan d’action selon les propositions de la Commission Européenne puis du vote par le Parlement. La France a donc présenté sa feuille de route selon une stratégie décennale, 2021-2030. L’INCa est au centre de cette feuille de route puisque le plan français s’appuie justement sur la proposition de stratégie de l’institut.
La France à la traîne
En matière de tabagisme, on ne va pas se mentir, la France est une mauvaise élève au sein de l’UE. Nous avons même l’un des taux les plus élevé de fumeurs parmi les pays occidentaux. Rappelons juste quelques chiffres :
- Un adulte sur quatre fume quotidiennement
- Fumer augmente le risque de 17 localisations différentes de cancer
- 45 000 décès par cancer par an
Dans ce contexte, l’INCa s’est évidemment penché sur le vapotage, et ce, depuis longtemps. L’INCa a d’ailleurs participé aux trois sommets de la vape (2016,2017 et 2019). C’est donc assez naturellement que le vapotage entre dans le champ des outils de réduction des risques ; n’en déplaisent à des détracteurs ayant de moins en moins de crédibilité (même si encore bien trop écoutés).
Un colloque attendu
Le colloque de l’INCa se déroulera les 5 & 6 décembre 2022 à l’hôtel Novotel Tour Eiffel. L’approche se veut pluridisciplinaire dans les domaines : fondamentale, sciences humaines et sociales, clinique, recherche interventionnelle en santé des populations. La question reste, cependant, toujours la même : la e-cigarette est-elle un dispositif de sevrage tabagique ou de rentrée dans l’addiction ? A cette question, nous pensons depuis longtemps que la réponse semble évidente. Pour autant, cela fait 12 ans que nous nou sla posons en France. Puisque nous parlons des cancers, nous savons déjà que :
- La nicotine n’est pas cancérigène. l’INCa lui-même le dit publiquement. Je vous invite à voir ou revoir l’intervention de Antoine Deutsch lors du sommet de la vape en 2019. Voici le lien vers la vidéo, timecode : 11:50. https://www.youtube.com/watch?v=ug7cGdbYBOQ
- La vapeur de e-cigarette ne contient pas de cancérigènes. Et pour cause, les goudrons, principale cause des cancers, sont des produits de combustion. La vapeur de e-cigarette n’est pas une combustion, donc les cancérigènes ne sont pas présents dans la vapeur. Pour s’en convaincre, nous pouvons reprendre l’étude de l’Institut Pasteur de 2021. L’INCa est à l’unisson sur ce sujet comme en témoigne Antoine Deutsch, toujours lors du sommet de la vape (voir lien vers la vidéo ci-dessus, time code : 9:20)
Le plan français
L’état français a fixé quatre objectifs ambitieux selon quatre lignes directrices :
- Réduire le nombre de cancers évitables de 153 000 actuellement à 60 000 à l’horizon 2040
- Augmenter le nombre de dépistages de 1 millions d’ici à 2025
- Réduire de 2/3 à 1/3 la part des patients souffrant de séquelles cinq ans après le diagnostic
- Améliorer significativement le taux de survie des cancers de plus mauvais pronostics
Pour cela, la stratégie s’appuie sur quatre axes :
- Axe 1 : Améliorer la prévention,
Axe 2 : Limiter les séquelles et améliorer la qualité de vie,
Axe 3 : Lutter contre les cancers de mauvais pronostic,
Axe 4 : S’assurer que les progrès bénéficient à tous.
Conclusion
Selon ce que nous savons, l’INCa est favorable au vapotage dans le cadre de la lutte contre le cancer. L’intervention du sommet de la vape 2019 le montre clairement. Gageons que ce colloque remettra les pendules à l’heure même s’il subsiste encore des doutes et des confusions dans l’esprit de beaucoup de gens ; y compris dans le monde médical. Il existe encore certains médecins, parfois spécialistes, qui pensent encore que la nicotine est cancérigène. Si, si, je vous assure, votre serviteur l’ayant entendu de ses propres oreilles. Dans l’espoir que le message sera entendu et compris, il reste encore à convaincre la Commission Européenne qui ne semble toujours pas encline à proposer la vape comme outil de RdR ; voire même hostile. Ce qui est une gageure en soi. Rendez-vous en décembre…