Les études consacrées au fameux « effet passerelle » sont de piètre qualité

Des chercheurs de l’université du Queensland en Australie, menée par l’équipe du Pr Gary Chan, pointent du doigt la qualité médiocre des études consacrées à ce que l’on nomme l’effet passerelle ; en d’autres termes, que la vape serait une porte d’entrée vers le tabagisme, particulièrement pour les adolescents.

Méta-analyse de 11 études

Sur les 11 études analysées par les chercheurs, 10 présentent des biais graves, voire critique. Les études ont été évaluées sur 8 biais identifiés et 5 d’entre elles présentent un risque  critique, 5 pour un risque majeur et une seule avec un risque modéré. La faiblesse de l’intervalle de confiance de ces 10 études est matérialisé par le manque de facteurs pris en compte dans chacune d’elles. Ces facteurs sont importants pour déterminer la fiabilité statistique de l’étude. Seule 1 étude sur les 11 prend en compte 5 facteurs déterminants pour le passage de la vape vers le tabac fumé. Et on peut dès lors remarquer que cette étude présente un intervalle de confiance beaucoup moins élevé que les 10 autres.

Par exemple, deux études seulement ont pris en compte le tabagisme familial ou de l’entourage proche.

Enfin, l’analyse montre que 4 études présentent un taux de 40% de personnes perdues de vue et qui représentent un biais important que l’on appelle biais d’attrition. 3 études seulement montrent moins de 20% de personnes ayant quitté l’enquête.

Des études sérieuses deviennent nécessaires

Devant cette analyse, pour le moins alarmante, l’équipe du Pr Gary Chan estime qu’il est temps de prendre le sujet plus sérieusement au vu de l’enjeu majeur pour les sociétés.

Le grave problème dans tout cela, c’est que, ni l’OMS, ni la Commission Européenne ne tiennent compte de ces travaux. Et, bien sûr, il n’y a pas que l’UE qui est impactée par ce genre d’études peu fiables. Moyennant quoi, les institutions s’orientent vers de mauvais choix stratégiques en matière de santé publique en se basant sur des études sérieusement biaisées.