Compte-Rendu du Sommet De La Vape 2019


Hier, 14 octobre 2019, a eu lieu le troisième sommet de la vape. La Vape Du Cœur y tenait un stand d’information. Voici le résumé de la journée.

8H30 : Jean-Pierre Couteron : Porte Parole de Fédération Addiction

J-P. Couteron rappelle le rôle de la RdR en y incluant la vape. Il a évoqué les points suivants :

  • Quantifier la balance bénéfices/risques.
  • Laisser les usagers faire leur expérience sous forme de labo bénéfices/risques.
  • M. Couteron précise bien qu’il ne faut pas laisser les communications négatives et les peurs véhiculées par les médias prendre le pas sur les apports de la vape dans la RdR..
  • Il serait souhaitable d’avoir une régulation correcte et proportionnée des produits afin d’obtenir une vape la plus saine possible.
  • Les arômes sont importants pour continuer la notion de plaisir. Les supprimer est contre-productif puisque ceux-ci entrent dans la notion de plaisir qui amène le fumeur à substituer totalement sa cigarette.
  • Et avant tout : arrêter de diaboliser l’outil.

8H50 : Sébastien Beziau : vice-président de SoVape

Sébastien explique ce qu’est SOVAPE et son historique.

Présentation de l’ETHRA (https://www.ethra.co), une mine d’informations.

Santé Publique France a communiqué un bilan sur la perception de la vape : aujourd’hui, 50% des gens considèrent la vape comme aussi dangereuse que le tabac fumé. Dans un sondage BVA paru en septembre, 7% des sondés disent que vapoter est moins risqué que fumer (seulement). 59% considèrent qu’il est autant ou plus risqué de vapoter que de fumer. 80% des gens pensent que la nicotine est cancérigène (18% ne le pensent).

Sébastien rappelle que le tabac, c’est 100 millions de morts au XXe siècle dans le monde avec un prévisionnel de 1 milliard au XXIè siècle.

9H05 : Benoit Vallet : Ancien DGS et magistrat à la cour des comptes

Benoit Vallet propose une académie de l’OMS en France. Quelque chose de plus « local », en quelque sorte, que l’entité « mondiale » afin de relayer et vérifier ce qui se passe au niveau national.

Voici les points évoqués par Benoit Vallet.

Point 1 : Généralités

  • Il existe un cadre législatif qui n’encourage pas les décideurs.
  • La Caisse Nationale d’Assurance Maladie dispose d’un fond d’action contre le tabagisme.
  • Baisse de la prévalence de 4 points en 2018
  • Il faut changer la perception de la vape pour la population
  • 1,4% de baisse des ventes de tabac entre 2017 et 2018. 10% de moins en 2018
  • La vape, c’est 100 000 fumeurs en moins par an
  • Avec la vape :
    • Baisse des coûts pour la CNAM prévue = 100 millions d’euros
    • Baisse du risque à 40% sur le cardio-vasculaire à échéance de 5 ans
  • L’importance de la notion de plaisir et de hit
  • Supériorité du vapotage sur les autres TSN. Taux d’abstinence doublé à 1 an par rapport au TSN.
  • Benoit Vallet reprécise que continuer à vaper après un an n’est pas un échec

Point 2 : Les décideurs restent inquiets d’une toxicité méconnue, pourquoi ?

  • Certainement en rapport avec les événements de l’été aux USA. On veut rester très prudent suite à tout ce qui a existé par le passé (sang contaminé, vache folle etc.)
  • Pourtant, le tabac, c’est 1500 morts par jour aux USA
  • Il n’y a pas d’équivalence du problème américain en France et en UE du fait des déclarations obligatoires pour les e-liquides.
  • Nouvelle études réalisée avec des souris : https://www.pnas.org/content/early/2019/10/01/1911321116. Cette étude est quasiment un copié/collé de celle d’il y a un an et demi. Étrangement, avec les rats normaux, on n’observe pas les mêmes résultats. Les souris utilisées pour l’étude sont des individus transgéniques avec une nette sensibilité à l’apparition de cellules cancéreuses.

Point 3 : Les décideurs estiment que l’usage de la vape se prolonge au-delà du sevrage

  • Il y a toujours un avantage à encourager la vape
  • Réduction des risques : risque divisé par 15 si on baisse d’un paquet à 5 cigarettes par jour concernant les cancers

Point 4 : Renormalisation du tabagisme

  • Aux USA, on s’affole de l’augmentation du vapotage chez les jeunes.
  • 2% des jeunes vapotent régulièrement. 5% des 15-17 ans étaient déjà fumeurs.
  • Le tabagisme a été divisé par 3 aux US
  • Rien ne prouve la « fameuse » porte d’entrée vers le tabagisme depuis 2011

Point 5 : Insuffisance de formation

  • Benoit Vallet estime que les professionnels de santé ne sont pas suffisamment formés et sensibilisés sur le sujet de la RdR. En 2019, il y a 48000 étudiants dans la branche et il serait plus que souhaitable que ceux-ci soient formés à l’usage du vaporisateur personnel.

En France, 100M€ – 120M€ de crédits sont alloués pour la recherche et trois projets concernant la vape sont soumis en 2019. Benoit Vallet encourage les associations et la société civile (démocratie de santé) et cite évidemment La Vape Du Cœur dans son engagement pour son aide dans la formation et la démocratisation du vapotage auprès des professionnels de santé.

Les pouvoirs publics se protègent, mais sont dans un paradoxe : encourager le vapotage et s’exposer à de potentiels risques futurs ou laisser le tabac continuer à tuer toujours plus. Sans le dire, le gouvernement encourage la vape mais ne veut pas s’exposer publiquement. Benoit Vallet rappelle ce qui se passe en Angleterre et en Nouvelle-Zélande. Les anglo-saxons, rappelons-le, sont beaucoup plus pragmatiques et moins frileux que nous. Le revirement spectaculaire de la Nouvelle-Zélande, qui encourage clairement le vapotage aujourd’hui, en est un exemple.

Le vapotage est efficace avec des consommateurs responsables. Benoit Vallet nous encourage à continuer à avancer, quoi qu’il arrive.

9H35 : Jacques Le Houezec

  • Jacques refait un point sur la nicotine
  • La combustion tue, la désinformation aussi.
  • Jacques est outré par les autorités toujours sourdes sur la question de la RdR et sur le sondage BVA portant sur la perception du vaporisateur personnel en France ; notamment sur la nicotine (voir plus haut).

10H00 : Lion Shahab

Lion Shahab présente le résultat de ses études sur l’affirmation de la vape : 95% moins dangereuse que la cigarette traditionnelle. La réponse est oui, pour certains marqueurs spécifiques comme les nitrosamines spécifiques du tabac, moins sûr pour d’autres marqueurs comme l’acroléine ou les pyrènes et le monoxyde de carbone. Lion suggère une diminution du risque entre 60 et 80% selon les marqueurs. Cependant, Lion explique bien que :

  • Seul un nombre limité de biomarqueurs sont considérés
  • Il y a une incertitude quant à l’existence d’effets linéaires ou d’effets de seuil
  • Toutefois, la prépondérance des probabilités, fondée sur l’absence de combustion et les niveaux d’exposition observés chez l’homme, veut que les e-cigarettes soient moins nocives que les cigarettes traditionnelles ; c’est un fait.

Lion rappelle aussi que les conditions d’étude et la façon dont les fumeurs fument sont importants. De même, les effets sur la santé sont très longs à se manifester avec le tabac fumé et que les conséquences du vapotage seront nécessairement confondues avec celles du tabac fumé.

Lion revient également sur les derniers événements médiatiques et précise que :

  • Les études sur les animaux ne sont pas réplicables aisément sur l’homme.
  • Etude PNAS : 11,1% des souris mortes en un an à l’air frais, 22,5% avec la vapeur des e-cigarettes. La race de souris utilisées dans cette étude est transgénique avec des prédispositions à l’apparition de cancers
  • Concernant les décès aux USA, il s’agit d’un événement aigu ayant des conséquences aigües. Le problème n’est pas survenu à cause de la vape mais à cause d’un mésusage du dispositif.
  • 40 millions d’usagers de la vape dans le monde utilisent la e-cigarette et que les dispositifs sont en vente depuis plus de 10 ans avec très peu de problèmes enregistrés.

10H55 : Leonie Brose. Vaping and smoking in England

Leonie explique le programme anglais de réduction du risque tabagique. Le vaporisateur personnel est encadré mais en aucun cas banni.

La publicité est interdite dans la presse écrite, télévisée et en ligne sur internet. Idem pour la publicité trans-frontalière. En revanche, la vape est très peu restreinte dans son usage à condition d’être responsable de ce que l’on fait et que l’on respecte son entourage. Le but est de bien distinguer la vape du tabac fumé, de ne pas faire de promotion auprès des mineurs, de ne pas avancer de vertus médicales et de ne pas induire en erreur au sujet des ingrédients ou des endroits où il est autorisé de vapoter.

L’usage de la e-cigarette est relativement stable chez les plus de 16 ans depuis 2013 (autour de 5% de la population). En revanche, la consommation de tabac fumé a drastiquement diminuée depuis 2007, en passant d’une prévalence générale de 24,2% à 15,2% en 2019. De même, dans la jeune population, la baisse du tabagisme est assez spectaculaire. Bien évidemment, il y a (tout comme en France), une nette disparité selon le milieu social ; les plus défavorisés fument toujours beaucoup plus que les catégories les plus aisées.

Leonie précise que, sans aide, l’arrêt du tabac est plus compliqué. Seuls 3 à 4% des fumeurs en arrêt restent abstinents après un an.

11H10 : David Levy

David a parlé de ses études prospectives sur le bénéfice à basculer vers le vaporisteur personnel, par genre et tranche d’âge entre 2016 & 2100. La conclusion de l’étude montre qu’il y a un réel intérêt à « switcher » vers la vape, même avec une vision pessimiste et à long terme. Dans une version optimiste, les bénéfices sont encore plus importants.

Aux USA, la déferlante du modèle Juul a été qualifiée d’épidémie par les autorités sanitaires. Beaucoup de gens considèrent les sels de nicotine comme étant plus addictifs que la nicotine free base.

David s’est penché sur le problème : cigarette combustible vs e-cigarette parmi les jeunes. Les données montrent que la vape reste un bon moyen de substitution, particulièrement chez les jeunes de 18 à 24 ans.

Ce que l’on peut retenir, c’est la baisse constante du tabac fumé aux USA, mais que depuis l’avènement de la e-cigarette, la baisse est encore plus prononcée.

11H35 : Stanislas Spilka : OFDT

L’Office Français Du Tabagisme s’est concentré sur la consommation des plus jeunes et constate :

  • La baisse importante du tabagisme avec une augmentation de l’utilisarion de la e-cigarette
  • Une progression des jamais fumeurs/vapoteurs. En revanche, il y a une progression multi-usage de cigarettes + e-cigarette + chicha
  • La part des vapo-fumeurs est en nette chute
  • 17,5% des lycéens expérimentant la e-cigarette ne savaient pas s’il y avait de la nicotine dans leurs liquides
  • Le tabac chauffé n’est pas connu des ados
  • La fameuse porte d’entrée : les données françaises sont incompatibles avec la théorie de « la e-cigarette est une porte d’entrée dans le tabagisme »
  • Si un jeune est du genre à tester tout ce qui existe, il s’intéressera aussi à la e-cig

Les données comparées l’étaient entre 2015 et 2018.

11H55 : Viet Nguyen Than – SPF

Santé Publique France a expliqué ses moyens de mesure à l’échelle de la France.

  • Baromètre santé
    • Enquête téléphonique
    • 6 mois de recueil ; 3 mois de préparation ; résultats après un an
    • Inclusion de la vape depuis 2014
  • Concernant le vapotage, pour l’année 2018, les données de prévalence sont les suivantes
    • Expérimentation : 2017 = 32,8% – 2018 = 34,7%
    • Usage actuel : 2017 = 2,7% – 2018 = 3,8%

En 2017, les vapoteurs ont quasiment tous eu une expérience avec le tabac fumé, présente ou passée. Très peu de vapoteurs n’étaient pas fumeurs avant de commencer la vape. On peut remarquer que le nombre d’ex-fumeurs a largement augmenté. 87% des vapoteurs utilisent de la nicotine avec leurs liquides. Les vapoteurs utilisent leur dispositif, en moyenne, depuis 20 mois (4 mois en 2014).

S’agissant des motivations, 58,6% des usagers déclarent que le but est l’arrêt du tabac fumé et 31% pour réduire la consommation de cigarettes.

80,3% des vapofumeurs estiment avoir diminué leur consommation (moyenne à 10,4 c/j). 76,3% des ex-fumeurs vapoteurs et ex-vapoteurs estiment que la e-cigarette les a aidé à arrêter de fumer.

Aujourd’hui, on estime le nombre de fumeurs abstinents, depuis plus de 6 mois, à 700 000 depuis l’arrivée de la vape.

12H10 : Q & R

  • Stanislas Splika : les études de David Levy s’arrêtent à l’âge de 17 ans et qu’on n’a pas de données jusqu’à 20 ans. Mais la question se pose toujours : ne vaut-il pas mieux commencer par vapoter plutôt que fumer ?
  • Benoit Vallet : la vape est une question de santé publique pour les fumeurs.
  • Stanislas Spilka : on ne sait pas ce qu’il advient d’un jeune qui commence à vaper à 17 ans, 20 ans plus tard. On n’a pas le recul à 20 ou 30 ans.
  • Jacques Le Houezec : On n’aura pas les bonnes données tant qu’on étudiera les fumeurs. Avec 5% de risques, comment fera-t’ont la différence avec la pollution atmosphérique ?
  • Jean Moiroud : La profession de la vape a accusé une grosse baisse de CA à cause des médias.
  • Viet Nguyen Than : un programme court sera diffusé sur M6 pendant le MST et la vape est incluse dans ce programme et sur le guide papier cette année.
  • Jean-Pierre Couteron : il faut continuer les recherches et communiquer clairement au fur et à mesure des données qui arrivent. Les conduites transgressives font partie de l’adolescence : alcool et tabac ne sont toujours pas restreints
  • David Levy : les gens concernés par la RdR aux US savent très bien que les arômes sont importants pour l’arrêt par la vape
  • Leonie Brose : la vape est chaudement recommandée par les Stop Smoking Services en Angleterre pour arrêter de fumer.

14H00 Bertrand Dautzenberg

Le Pr Dautzenberg parle de son expérience avec la vape. D’abord réticent, son opinion a changé avec l’accumulation de preuves. Il rappelle que le problème n’est pas la nicotine en racontant une anecdote d’une de ses patientes qui recevait 450mg (18 patchs, 18mg en vape et des gommes) de nicotine et à qui on a pu pratiquer une opération par la suite et sauver sa jambe grâce à l’arrêt du tabac. Il explique qu’il a, au cours de sa carrière, déploré 2500 patients décédés des conséquences du tabagisme : « c’est beaucoup trop pour être supportable ».

Il raconte la genèse de la TPD à Bruxelles et évoque « la plus grande bataille de lobbyistes jamais vue à Bruxelles ». Trois lobbies s’affrontent :

  • Lobby du tabac : veut faire capoter la directive. Ils ont fini par « avoir la peau du commissaire Dali » mais la directive a été votée quand même
  • Lobby anti-tabac : Consensus concernant le tabac, mais une grande division concernant la vape
  • Lobby pharma : voulait récupérer la vape comme produit pharmaceutique mais ils ont échoué la dernière semaine.

B. Dautzenberg raconte la genèse de la norme AFNOR avec la DGS, la FIVAPE, l’INC et l’AIDUCE. Le comité de la norme AFNOR fait des petits puisqu’il est pilote pour les futures normes CE et ISO. La norme AFNOR va évoluer en 2020, mais il s’agira d’un simple nettoyage car les normes XP resteront en vigueur. Par exemple, le sucralose sera interdit et la stévia autorisée.

Concernant les liquides, on en sait plus sur les émissions de vapeur comparées à la fumée de cigarette.

  • Vape : 10-20 composés avec 6 à 18 ingrédients
  • Tabac fumé : 4000 composés avec 2 à 20 ingrédients

Le Pr Dautzenberg démontre que les données US de consommation sont incompatibles avec l’allégation de « porte d’entrée » vers le tabagisme. Il y a effectivement une recrudescence du nombre de vapoteurs n’ayant jamais été fumeur depuis l’arrivée de la Juul. Cependant, la prévalence tabagique chez les lycéens américains a baissé de 16,6% à 7,6% en 4 ans.

Comment se détruire la santé avec la vape :

  • Faire cramer sa résistance. C’est un excellent moyen pour absorber des aldéhydes, mais l’acroléine a bien trop mauvais goût pour en prendre 300 fois par jour pendant 10 ans, temps nécessaire avant de songer à attraper un cancer.
  • Mettre n’importe quoi dans les e-liquides. Les américains viennent d’en faire les frais avec des décoctions préparées avec des huiles.

Comment se détruire la santé en ayant peur de la vape :

  • Lire les titres des journaux (les articles sont parfois plus nuancés dans leurs contenus). Regarder la TV et surtout faire une confiance aveugle aux titres des dépêches de l’AFP que la plupart des journaux publient sans faire le moindre effort pour remonter à la source et analyser.
  • Vous êtes effrayés, vous arrêtez la vape et mécaniquement, vous refumez et le tabac aura 50% de chances de vous tuer. Imparable.

14H40 Olivier Véran : député de l’Isère et rapporteur général des affaires sociales auprès de l’assemblée

Le député de l’Isère a parlé de son point de vue vis à vis de la vape. J’ai retenu quelques points qu’il a évoqués :

  • Il semble d’accord pour un déploiement de la vape à l’échelle nationale
  • Des amendements à propos du vapotage sont prévus pour la prochaine loi santé.
  • Bertrand Dautzenberg souligne les -20% de baisse de vente de la vape et les +6% de vente de cigarettes en 2018 : Olivier Véran souhaite des réponses claires et rapides de la part des autorités de santé et gouvernementales à ce sujet.
  • William Lowenstein (SOS Addiction) demande ce que devient le groupe de travail à la DGS : Olivier Veran explique que l’actuel DGS n’est pas fermé à la question. Pourtant, nous avons pu constater le silence radio total du ministère depuis le départ de Benoit Vallet.

14H45 Antoine Deutsch : INCa

L’Institut National du Cancer expose ses chiffres :

  • 40% des cancers sont évitables, et ceux dûs au tabac représentent l’immense majorité des causes.
  • 60% des décès dus au tabac sont des cancers
  • En 2018, on attribue au tabac :
    • 54000 cas chez les hommes
    • 14000 cas chez les femmes
  • Il y a un augmentation de cancers du poumon chez les femmes
  • En 2018, on constate que 1 français sur 4 consomme quotidiennement du tabac fumé. C’est l’un des taux les plus élevés dans les pays occidentaux.
  • Antoine Deutsch précise 3 points :
    • Le risque de développer un cancer est dû à la quantité de fumée absorbée quotidiennement, mais surtout à la durée d’exposition
    • Il n’est jamais trop tard pour arrêter. A tout âge, l’arrêt du tabac a des conséquences positives.
    • La vape est un moyen plebiscité pour l’arrêt du tabac fumé et une méthode de réduction des risques reconnue pour l’abstinence
  • Concrètement, la perception du tabagisme est de plus en plus mauvaise dans la population.
  • Les risques dus au cancer diminuent à condition d’être vapoteur exclusif
  • Encore une fois : la nicotine n’est pas un cancérigène. Il est important qu’une information adaptée légitime l’utilisation de la nicotine.
  • Evidemment, l’usage de la nicotine pour n’est pas anodin et ne doit donc en aucun cas être banalisé pour les non-consommateurs.

L’INCa est un acteur impliqué dans la recherche concernant la e-cigarette. Actuellement, 6 projets sont retenus avec un financement de 2,5 M€. Ils portent sur :

  • Etude longitudinale des trajectoires de consommation d’e-cigarettes et de tabac dans la cohorte CONSTANCES
  • Electra-Share, la e-cigarette chez les jeunes adultes : trajectoires d’usage et facteurs associés
  • Le rôle de la e-cigarette dans les trajectoires d’initiation tabagique chez les jeunes en France
  • Le marketing et l’influence chez les jeunes
  • L’impact respiratoire de l’exposition à long terme
  • Projet STOP : sevrage tabagique à l’aide des outils dédiés selon la préférence, essai randomisé-contrôlé-pragmatique

15H15 Louise Ross

Louise Ross propose un retour sur la façon dont les anglais voient la vape et les messages à véhiculer pour la population. Louise exerce à Leicester et parle de son expérience.

Depuis le No Smoking Day en 2014, le Stop Smoking Service a accueilli des fumeurs souhaitant utiliser le vaporisateur personnel dans l’optique d’arrêt du tabac. Beaucoup d’entre eux utilisaient déjà des substituts mais n’étaient pas experts en vape. Les équipes du SSS ont beaucoup travaillé pour étendre leurs connaissances. Les résultats observés sont les suivants :

  • La e-cigarette obtient 20% de plus d’arrêts réussis qu’avec les TSN seuls
  • Beaucoup de personnes ont trouvé l’association TSN + vape efficace (voire avec de la varénicline en plus)
  • Le service propose des kits de démarrage gratuits pour les patients et d’autres services en ont fait de même.

 

Depuis 2014, le service a enregistré entre 60 et 65% de réussite de sevrage. En Angleterre, qui sont ceux qui allèguent que la vape est plus sûre et plus efficace :

  • Public Health England
  • Royal College of Physician
  • Action on Smoking and Health
  • House of Commons Select Committee
  • National Centre for Smoking Cessation and Training
  • Cancer Research UK
  • Challenge Groupe on Smoking in Pregnancy

Malgré tout, il reste beaucoup de gens qui on peur de la vape, essentiellement à cause d’une forte désinformation. Louise passe en revue tous les mythes sur la question. Pour finir elle  évoque les messages soutenus par les autorités anglaises :

  • Les e-cigarettes ne sont pas des cigarettes et doivent être traitées comme tel dans la loi
  • Vous ne fumez pas de e-cigarettes
  • Les patients qui ont totalement « switché » vers la e-cigarette sont des ex-fumeurs
  • Personne ne doit pousser quiconque à arrêter de vapoter

16H12 Fin des conférences et table ronde avec les intervenants

  • Marion Adler : médecin tabacologue à l’hôpital Béclère de Clamart
    • confirme les 95% moins dangereuse
    • associe souvent TSN + vape

 

  • William Lowenstein : président de SOS Addiction
    • La dépendance à la cigarette est une addiction, incontrôlable. Pas la nicotine dans la vape.

 

  • Brice Lepoutre : Petit retour sur l’histoire du grand forum et de la création de l’AIDUCE. Brice déplore le manque de progression de la vape dans la santé publique.

 

  • Marion Mourgues : Tabacologue en région Occitanie. Il y a un grosse prévalence alcool/tabac dans cette région. Marion lance un projet avec l’ARS et la CRAM et est coordinatrice du MoiS Sans Tabac dans la région. Elle évoque l’apparition du fond tabac mais déplore que la vape ne soit pas soutenue dans les appels à projet.

 

  • Nelly D’Elia : Co-Fondatrice de Cigaverte. Nelly parle de son expérience au sein du réseau de boutiques de l’enseigne.

 

  • Le Professeur Gérard DUBOIS, Président d’honneur d’alliance contre le tabac, est intervenu à la toute fin de la journée : « la vape n’a pas à prouver qu’elle est moins dangereuse que la cigarette, elle l’est par construction. »