Projet « Vape en milieu carcéral », premier point intermédiaire


Initié en mars 2018, une opération « Vape en milieu carcéral » a été lancée par le CHU Caen Normandie, en coopération avec L’association « La Vape du Cœur ». Porté par le Dr Marie Van der Schueren, responsable du service de tabacologie du CHU de Caen et Mme Madame Lidwine Troncy, cadre de santé de l’US-DSS (unité sanitaire-dispositif de soins somatiques), cette initiative fait suite à un appel à projets lancé par l’ARS NORMANDIE dans le cadre d’un programme de réductions des risques liés au tabac en milieu pénitentiaire.

L’objectif est de permettre un accès à la vape aux détenus fumeurs dans le cadre d’un sevrage tabagique au sein des deux établissements de Caen (Maison d’Arrêt et Centre pénitentiaire). L’originalité de ce projet est qu’il concerne également tout le personnel des 2 établissements permettant ainsi de créer un climat favorable à la mise en place du dispositif (34 personnes en ont bénéficié).

La Vape du Cœur, par le biais de son représentant Xavier Guyou, a apporté son expertise, formé et accompagné les divers intervenants et détenus fumeurs au bon usage de la vape. Les dispositifs sont achetés grâce au financement octroyé par l’ARS pour ce projet. Les matériels utilisés, pour répondre aux exigences particulières (pas de rechargement possible par port micro USB) sont des batteries «Spinner 2 », et des « Kanger T2 » pour les atomiseurs.

Avant d’intégrer les « ateliers Vape », 45 personnes détenues étaient déjà suivies en consultations d’aide au sevrage tabagique par les infirmiers de l’US-DSS (la majorité bénéficiant de substituts nicotiniques).

Trente-neuf d’entre elles avaient acheté une vape, via les bons de cantine, mais de modèle vendus par l’administration pénitentiaire, aujourd’hui techniquement dépassés.

Ce sont au total 164 détenus qui ont pour l’instant participé à ces ateliers. Des tests, notamment celui d’évaluation de la dépendance à la cigarette de Fagertröm, réalisés au cours de ces ateliers a retrouvé une dépendance forte chez 54 % d’entre eux, et pour 35 % une dépendance modérée.

L’ensemble des participants a été équipé, et formé à l’utilisation de la vape depuis le 15 mai 2018. (maison d’arrêt : 97 personnes; centre pénitentiaire : 67 personnes). Soit 138 hommes, et 26 femmes (la quasi totalité des fumeuses du quartier femmes). Cinquante quatre personnes, non suivies initialement, ont été prises en charge à l’aide d’un traitement de substitution nicotinique à l’issue des ateliers, en combinaison avec l’usage de la vape (majoritairement avec des patchs à la dose de de 25mg/16 heures ou 21mg/24 heures de nicotine). Au total entre les détenus et le personnel pénitentiaire, ce sont 198 personnes qui ont été équipées.

Une présentation de ce projet inédit en partenariat avec La Vape du Cœur, sera faite par le Dr Van der Schueren, à l’occasion du 12e congrès de la Société Francophone de Tabacologie, le 29 novembre à Montpellier. Les premiers résultats, après quelques mois de mise en place sont déjà encourageants. D’autres suivront, que nous ne manquerons pas de vous communiquer, avant que l’opération ne soit, comme l’espère le Dr Van der Schueren, étendue à d’autres établissements du même type.